samedi 12 janvier 2013

Un hiver à Moncton

Il m'a pogné le goût d'écrire ce matin. Une envie de m'exprimer, installée bien au chaud, dans mon confort typiquement nord-américain.

Écrire, c'est thérapeutique, comme l'action d'aider quelqu'un, de se faire couler un bain, de marcher sur le bord de la mer. Lorsque l'étau se resserre, lorsqu'on croit courir vers le vide, laisser couler des mots remplit paradoxalement le coeur, l'âme. Un rappel que la terre tourne dans le bon sens.

Les trottoirs de Moncton sont enneigés. Il y a un bien sûr un bonhomme de neige au coin de la rue. Il semble se demander s'il sera toujours là demain, s'il faudra tout recommencer à zéro. J'aime l'hiver. Le froid, la neige, la nature qui semble sommeiller, les nuits illuminées. Oui, je crois que j'aurais été faite pour les pays nordiques. Pis après un hiver arrive un printemps. Un printemps qui rend l'hiver jaloux.

Après quatre mois d'errance, d'indifférence, de ballades les deux pieds sur terre avec la face inondée d'air pur, me revoilà de retour au travail. À faire à peu près ce que j'aime le plus au monde. Je me souviens avoir lu ceci sur le mûr d'un petit bar en Bretagne : « L'avenir appartient à ceux qui rêvent trop. ». Quétaine, oui, mais c'est moi. Un pied sur le bord d'un gouffre, une mélodie à l'esprit qui fait oublier quelle heure il est.

J'ai commencé des cours de guitare. La musique. Elle est également associée aux rêves. Depuis longtemps, je me dis que moi aussi, je dois faire partie du concert. Sinon, au moins, écrire un refrain nouveau.  

Je vous laisse avec Beaudelaire. « Le violon frémit comme un coeur qu'on afflige. Valse mélancolique et langoureux vertige. »


Je vous souhaite un bel hiver. (Sur la photo, rue Dominion, Moncton, 12 janvier 2013)