mardi 31 juillet 2012

European train

Dans un train : Marseille-St-Charles à Bordeaux-St-Jean. Six heures de route entre le départ et l'arrivée. C'est la canicule à l'intérieur. Les passagers tentent de se rafraichir à l'aide d'éventails improvisés.

Alexis est Français. Il habite à Marseille depuis quelques années. Du haut de son grand appartement, situé près de la gare et donnant sur une rue bruyante et bandée de passants, il nous accueille. Alexis est ambigu face à Marseille. « C'est chaotique ici. C'est l'anarchie, quoi. » On lui répète : « Mais il fait toujours soleil ici et vos plages, elles sont magnifiques. » Lui, il aimerait tant venir visiter le Canada. Selon moi, le Canada et son gouvernement conservateur autoritaires ne sont pas à envier en ce moment. « On recule, Alexis, chez-nous, on recule. »

Ciel bleu infini rendant le coeur léger. Étincelles. Océan. Mer. Légerté. Bonheur.

Il y a aussi ce Marseille où on y retrouve des Gitans. De ces gens qui ne connaissent ni la sécurité ni l'assurance. De ceux qui ont comme synonyme de liberté un banc de parc ou un bout de trottoir. Souvent une mère, parfois un père avec dans ses bras un bambin. Ils demandent de l'argent et ils sont accompagnés de ce regard suppliant ou vide, que toi-même, tu n'oses pas regarder. Sentiment d'impuissance. Une vie si dure. C'est simpliste, mais j'ai toujours cru que tout le monde avait au moins droit à une vie ordinaire.

Il y a aussi ce Marseille où tu dois être aux aguets. « Vous n'êtes pas d'ici? » On te répétera systématiquement, du moins si tu es une jeune voyageuse, que tu risques de te faire voler tes trucs personnels. Pourtant, j'ai lu que le taux de criminalité n'était pas plus élevé dans cette cité de Provence qu'ailleurs en France. Comme si un léger sentiment de paranoia collectif régnait sur la ville.

Samedi, une ballade en scooter dans cette ville qui a fait mon coeur s'emballer. Un cliché de plus. Comme dans les films italiens ou français qu'on regarde depuis l'Amérique sur nos écrans de tivi géants.

Je suis toujours dans le train européen. J'arrive à Bordeaux. Le temps semble sans fin. Le retenir, pour ne pas le laisser partir. Par la fenêtre, un champs de tournesols comme paysage d'été. J'pense à Van Gogh.

En voyage, finalement, il faut se laisser pousser par le vent, se laisser vivre.


(T'es une touriste ou tu l'es pas.)

samedi 28 juillet 2012

Le bonheur (la suite)

Il ne reste plus que deux jours en Provence. Il a finalement plu hier. Pas plus que 10 minutes. On s'est réfugié sous un pont. On dirait que le temps s'est arrêté à ce moment.

Après deux jours à Aix-en-Provence, nous nous sommes rendues dans un tout petit village surnommé Niolon à une vingtaine de kilomètres de Marseille. À la plage, tout le monde se connaît. Les enfants courent sur le petit port et se jettent à l'eau. Et leurs mamies leur crient de faire attention. C'est agréablement bruyant. On ne veut même pas se tourner les yeux. Le paysage est trop magnifique. En plus, on a réussi à fuir les touristes.

On est samedi matin. Willie Nelson s'est joint à nous. Je me dis que je ne pourrai pas continuer pour bien longtemps à manger quotidiennement un petit pain au chocolat. Voilà, lundi ce sera Bordeaux. J'irai rejoindre mon ami Frederick.

(Sur les photos : Stephi dans un parc d'Aix-en-Provence, Stephi et Negar et le village de Niolon.)



mardi 24 juillet 2012

Le bonheur

Toujours dans la région de Marseille. Avec mon amie Negar. On visite le coin, sans but précis. On parle sans arrêts des gens d'ici. Ils sont bruyants et sans vergogne. Ils sont si attachants. Negar vit dans la cohue de Londres. Elle me répète que la rencontre de ces gens lui donne enfin un peu d'espoir dans cette vie.

Nous sommes allées à Cassis hier. Cassis, cette ville marine magnifique. Plage. Un endroit où on réfléchit. Un endroit où on tente de trouver des réponses à nos questions. On prend un somme sous le soleil. On se réveille. On se dit que ces habitants qui nous entourent ont choisi le bonheur. Lorsqu'on prend enfin le bus en direction de la station, le jeune chauffeur nous crie dans son accent singulier « Vous prenez votre train quand ? » Réponse : « 21 h ». « D'accord, il nous reste du temps. J'en profite pour vous faire visiter. » Visite privée de Cassis, la pittoresque, en bus.

On arrive à Aix-en-Provence. On dort chez Nicolas ce soir. Un gars du coin. Le soleil continue à briller en permanence. Nous sommes bien sûr dans un café avec nos valises. Le WiFi semble être un luxe. Tant mieux, les ordinateurs et autres gadgets se font rares.

Il y a de ces instants magnifiques et précieux où on se dit que tout va bien, que la terre tourne toujours en rond. Je suis bronzée. Comme je ne l'ai jamais été. Encore plus que mon amie iranienne.



Les prochains jours sont laissés au hasard.

samedi 21 juillet 2012

Scooby-Doo

Et voilà! Un premier coup de coeur européen. Marseille, la vibrante, Marseille, l'insouciante. Ville où les habitants vivent dehors. Cité chaude et méditerranéene. Le mistral l'ensoleille, faisant du coup des jaloux.

Marseille, lieu de rencontre de gens affectueux et accessibles. On y fait également la connaissance de personnes provenant des quatre coins du globe.

Georges, il est né en Albanie, mais habite ici depuis toujours. Il me parle avec passion de cette ville singulière, bruyante. Il est en fier. Rien de plus normal. On réussit à comprendre un peu la beauté de Marseille en entendant l'accent.

Anne, charmante Allemande travaillant à l'auberge. Elle connaît l'Acadie et son histoire. Elle me dit qu'elle a suivi un cours pendant un semestre entier portant sur cette minuscule région du monde dans une université de son pays. Son professeur leur avait fait écouter des vidéos portant sur la distinction entre le français parlé acadien et celui québécois. D'ailleurs, celui-ci leur avait dit que le nom Nouveau-Brunswick était d'origine allemande, ce mot étant apparemment Neu-Brannschweig.
Nick et Daphne, un couple attachant des Pays-Bas. Ils m'invitent spontanément à venir les voir lorsque je passerai dans leur coin. Pain, olives, fruits et fromage en main et ensuite, direction plage. Une froide mer Méditaranéene fait contraste à un soleil de plomb.

Il y a aussi ce petit bonhomme qui regarde Scooby-Doo les matins à l'auberge pendant que sa maman bosse.

Moments tranche de vie...
1) Les baguettes sont 0,80 Euros. Économie de sous oblige, j'en gobe sans arrêts. La sursaturation des baguettes serait-elle proche?

2) Première blessure de guerre : une écharde dans le talon qui m'a suivi depuis Moncton. J'ai finalement eu le courage de l'enlever cet après-midi dans la chambre. J'ai cru que j'allais mourir. Dur d'être trop douillette.

3) Je fais de moi une touriste agréable dans Marseille en écoutant Laura Marling. Les amis fan de musique et qui ne connaissent pas, vous devez absolument vous y mettre. Je me balladais dans Paris au son de Pink Floyd. Drôle d'idée, oui.

J'attends mon amie Negar. Nous partons découvrir Cassis et ses calanques après-demain. Un paradis selon les gens d'ici.

Sur les photos : Marseille le jour, Hôtel en soirée, Vieux-Port au couchée du soleil et bâtiment du Vieux-Marseille.





jeudi 19 juillet 2012

Full cliché

Je suis dans un Starbucks de Montparnasse. Montparnasse, la cool. Je viens de découvrir ce beau quartier de Paris. Il y en a plein des Starbucks à Paris. Toutefois, personne ne se promène, café à la main, comme on le fait en Amérique. Les gens boivent leur café assis ici. Deux enfants tentent de voler des portables juste à côté de moi. Quelle façon étrange de commencer une vie. Petit pincement au coeur.

J'ajoute des photos tellement typiques de Paris prise par mon portable : la tour Eiffel, une boutique de Montmattre, la Seine et la Cathédrale Notre Dame de Paris. Il y en a une de moi aussi à Malakoff sous un pont. C'est faire preuve de narcissime, non, que de prendre des photos de soi? On m'a soufflé à l'oreille que les meilleurs bloggeurs du monde en mettent. Donc, j'en insère une de moi itou.

Je reprends les paroles que j'ai dites plutôt sur les Parisiens. Ceux que j'ai rencontrés jusqu'à présent sont super sympatiques, et ceci, même s'ils marchent à un rythme fou dans le métro.

Voilà, je cours vers Marseille.

(Ah oui, je vois des sosies de tout le monde ici. Je pourrais jurer avoir vu Denis Laferrière ce matin.)





mercredi 18 juillet 2012

Errer

Il fait toujours soleil a Paris. J'ai dormi 12 heures sans interruptions. Dans le salon, chez mes hôtes. De la grande classe. Je dois souligner que je suis si bien accueillie par Cyrielle et Thibo. De la bouffe et des cafés sublimes. Ça rajoute un baume sur le cœur.

Hier, j'ai fait la rencontre d'un couple d'artistes Parisiens et d'un journaliste Brésilien sur une terrasse dans Montmatre. On a passé un petit moment qui sera difficile a oublier. J'ai partagé avec eux une de mes impressions, soit que je trouvais les gens plus ouverts que lorsque j'étais venue la première fois en 2009. On m'a répondu qu'un vent d'espoir soufflait sur la France depuis que Hollande avait été élu. Que ça rendait les gens plus heureux. J'ai peut-être rencontré des idéalistes? Ça ne me déplait pas du tout.

J'ai erré dans Paris aujourd'hui. Le Quartier latin est extraordinaire en fin de mâtinée. La Cathédrale Notre Dame de Paris est grandiose et elle est bourrée de touristes en après-midi. Je ne sais pas encore ce que me réservera la soirée.
    
Je voulais vous laisser quelques photos, mais j'ai oublié le fil dans le sud de la ville. Il n'existe plus beaucoup de cafés Internet sur Paris. C'est une sensation étrange qu'est celle de ne plus avoir de téléphone intelligent soit dans la main gauche ou dans celle de droite. J'ai hâte de complètement décrocher. (Comme on le faisait justement dans le temps avec le téléphone, lorsqu'on voulait faire une sieste ou quand on ne voulait tout simplement ne pas être dérangé.)

La prochaine fois que je vous écrirai, je serai dans un coin perdu.

(Encore une fois, désolée pour le manque d'accents. Le message pourrait aussi contenir des erreurs grammaticales. Je décrète la légitimité d'avoir la tête ailleurs en vacances. Par contre, ce message ne s'autodétruira pas. Soyez-en assurés.)        

(P.S. J'ai dit a mon amie que j'avais rémarqué que personne ne portait de sandales ici. Elle m'a répondu que c'est parce qu'il faisait froid cet été. Des fois, il ne faut pas trop se poser de questions.)        

mardi 17 juillet 2012

Paris sans sandales ni froufrou

Me voila a Paris. Le soleil est de la partie. Il brille fort. Tres fort. Je le savais. J'aurais pu mettre ma main au feu qu'il serait la, a mon arrivee dans le vieux continent (feu, dans le genre, coup de soleil. Notez la suite dans les idees.) Les Parisiens ne savent pas qu'ils ont a faire a la grande Stephanie Collin.

Mes sentiments sont partages face a la ville lumiere. Je trouve les gens beaux. Toutefois, ils ne sont pas tres chaleureux. Et ces touristes! Il y en a partout en juillet.

Mon message est court et sans photo ni accents. La connexion Internet fait capoter. Un peu plus puis j'aurais le gout de souffler sur l'ordinateur. Peut-etre que ca aiderait.

Je vous ecris de Montmatre. Les gens sont presses. Les cameras fusent de tout part. Ca ne m'empeche pas de fredonner La Boheme.  

Je m'en vais rejoindre mes amis a Malakoff dans le sud de la ville. J'ai deja vu pire.

(P.S. Observation : Personne ne porte de sandales ici.)

lundi 16 juillet 2012

Let the adventure begin


Je serai à Paris demain. Apparemment que le temps est maussade et gris depuis le début de l’été en France. Un été incomparable donc à ce qu’on a vécu jusqu’à présent dans l’est du Canada. J’ai la délicieuse impression que le soleil talonnera mes pas en Europe. Et si mes espérances étaient trop grandes? Qu’importe, avec la pluie vient souvent les arcs-en-ciel.  

J’ai fait preuve de paresse. Les billets d’avion et de train pour presque toutes les destinations en Europe de l’Ouest sont maintenant très dispendieux. Il semble judicieux (notez que j’affectionne particulièrement le terme « judicieux ») d’attendre à un peu plus tard avant d’aller au Portugal. Mon plan non officiel est de me rendre en Provence dès jeudi. J’aimerais entre autres choses prendre une photographie du pont d’Avignon.

Voilà. Je me dis que la vie nous réserve plein d’incertitudes, mais que sans elles, la vie ne serait pas une aventure. J’invente ce qui s’en vient et je trouve ça merveilleux.

mercredi 11 juillet 2012

Une partie de soccer légendaire

On est un banal mercredi de juillet. Le soleil brille en permanence. La soirée est calme. Une de ces soirées où on a le goût de sourire et de se rappeler qu'il fait beau. À Paquetville, se prépare un grand match de soccer (ou de foot, c'est comme vous le voulez). En effet, on se retrouve « entre nous ». Les souvenirs de la polyvalente nous reviennent à l'esprit. On se rassemble comme dans le temps et on joue. Ça fait quoi, dix ans voire même quinze ans qu'on n'avait pas disputé de partie ensemble?

Une partie de foot avec des amis dans un petit terrain plein de gazon fraîchement coupé en avant de l'école Terre des jeunes : voilà une excellente façon de passer cette dernière soirée dans la Péninsule acadienne! Je vous épargne les détails en ce qui a trait à l'équipe gagnante. Je crains de faire des jaloux. (Sur la photo : Stéphi, Sonia, Annie, Mélanie, Martine, Jean-Yves, Serge, Hubert et Akemi) 

Je suis crevée. C'est tellement difficile d'être une athlète.

Le départ européen est imminent

Plus que quelques jours avant de prendre l'avion à destination de Paris. Celles et ceux qui me connaissent bien savent que je suis nulle avec la technologie. Donc, me voilà bien fière d'avoir créé ce blog afin que ma famille et mes ami(e)s puissent aussi chausser mes bottes d'ici les prochains quatre ou cinq mois.

J'ai vu le coucher de soleil à Grande-Anse hier. Événement heureux, que celui du bruit des vagues contre les rochers et du vent doux caressant nos visages. Je suis dorénavant prête à partir en sol inconnu. Acadie, tu vas me manquer mais je sais que tu seras là lorsque je reviendrai. Après tout, contre vents et marées, tu es plus vivante que jamais après plus de 400 ans d'existence.

Effervescence. Défis. Errance. Délice. Voilà les mots qui me viennent à l'esprit en ce moment.

Mon premier arrêt devrait être le Portugal. J'ai travaillé avec de nombreux Portuguais lorsque j'étais à Toronto. Je me souviens de gens dignes, généreux et qui aiment la vie. À moi maintenant la chaleur de ce peuple et de ce beau pays.

To be continued...