Quand minuit sonne
Un autre 25 juillet qui est sur le point de s’éteindre. Au
Proche-Orient, la bande de Gaza est bombardée. De partout dans le monde, on
pleure les morts d’un avion abattu la semaine dernière dans l’espace aérien
ukrainien. À la radio conservatrice américaine, le Canada est félicité pour ses
idées. Pendant ce temps, derrière le haut de mes 35 ans, je m’interroge sur le
concept même de la démocratie.
J’ai lu Karl Popper hier. Popper qui ne croit ni à
l’astrologie ni à la pseudo-psychologie. Dans la préface française d’un livre
écrit à la fin de la Seconde Guerre mondiale, il dit : « Je n’ignore rien
des difficultés et des dangers inhérents à la démocratie, mais je pense pas
moins qu’elle est notre seule espoir. Bien des exemples montrent que cet espoir
n’est pas vain ».
Mes inquiétudes face à la démocratie mises à part, mes
journées sont consacrées à des articles traitant de la santé publique. Est-ce
que la santé est un bien appartenant à l’individu ou au gouvernement? Il me
semble que la notion de santé, ainsi que celle du bonheur, est à la fois
subjective et collective. Oui, la santé appartient à l’ensemble de la
population. Je n’ai pas envie cette nuit d’argumenter. Je le ferai sûrement à
l’examen d’août prochain. Des pensées traversent toutefois mon esprit. Les
habitants de Gaza sont-ils heureux à l’aube de ce 26 juillet?
Il est presque minuit. J’écris à la plume. La plume qui me
rappelle mon enfance. Mes amis me manquent. Ma famille me semble loin. Mel,
dans l’autre chambre, est aussi à mille lieux. Par la fenêtre, le ciel est
étoilé. La nuit, silencieuse, est parfaite dans ces incertitudes. Y’a-t-il des
étoiles dans le ciel de Gaza?
Anthony, je crois que nous devrons défendre la liberté. Je
souhaite vivre dans un monde humain. Je souhaite vivre dans un lieu où la
justice triomphera, où tous les enfants auront le droit d’être éduqués. Est-ce
que le bonheur est un choix? Mais expliquez-moi, c’est quoi la démocratie?