samedi 13 septembre 2014

Il n’y a pas d’automne à Malaga

Au Museo Picasso, des toiles dansent devant nos yeux. On dirait le jour et la nuit qui se chamaillent. De la poésie qui est dessinée. Un seul monde qui bat. Nous sommes dans la ville natale de celui qui nous a légué le cubisme. On apprend que Pablo Picasso a peinturé jusqu’à la veille de sa mort. Et que ses toiles, à cette époque, étaient peinturées à la fois avec souplesse et ardeur. À une autre période, il semblerait qu’il ait dit : « la peinture est plus forte que moi, elle me fait faire ce qu'elle veut ». Brève rencontre avec un arrache-cœur d’une époque révolue.

À l’été 2014, les jours en Espagne ne sont pas plus roses, à ce qui semblerait. À peu près la moitié des gens ici sont encore au chômage. Avant Malaga, il y a eu Grenade. Et bien, Marta et le petit Gael, de Grenade justement, partent en Angleterre. Cette situation m’est infiniment triste. Comme si l’unique option afin de regagner sa dignité était de partir. Je leur souhaite un gazon plus vert que celui de leur ancienne adresse. J’espère qu’ils pourront rêver mieux.

ALASS veut dire « Association latine de l’analyse des systèmes de santé ». Les congrès de l’ALASS se passent en espagnol, français, italien et portugais. L’ALASS, c’est littéralement comme une grande famille. Et ce n’est pas un euphémisme. De la bière est servie à l’heure du lunch. Les ateliers commencent systématiquement en retard. Le temps devient un élastique. Les plus zélés et rigoureux ne s’y plaisent sûrement pas. Un présentateur brésilien se fait poser une question en espagnol tandis qu’un Français rajoute un commentaire, et une Italienne, son point de vue. Moment « anti-Babel ». Tout le monde trouve des mots.

Madrid s’est ouverte à moi l’espace de trois jours. Une ville, des ruelles, des citadins à redécouvrir. À Malaga, il y a eu le sable et les rencontres dans la maison de Fali de jeunes voyageurs qui veulent rendre le quotidien meilleur. Je pars aussi, dans deux jours. Sur un tapis volant. Le plaisir de revoir ceux qu’on aime. Je n’arrive plus à trouver des mots. Il fait si beau dehors. L’automne est tranquillement arrivé à Montréal. Tout ira bien.  

Les photos sont plutôt mauvaises. Elles sont de mon cellulaire. Il semble impossible de télécharger celles provenant de mon appareil photo.  



À l'école de santé publique de Grenade, des citations à propos des plaisirs de la lecture. Ma préférée : « A dirty book is rarely dusty ».


Une boutique de bonbons à Madrid.


Le flamenco dans une grotte avec Lise et Maureen.


À Malaga


Dans un pub de Malaga


À Malaga, cet après-midi

mercredi 3 septembre 2014

Les insomniaques s’amusent

Un soleil surplombe Grenade. Paresseux, non, plutôt enjôleur. Un empêcheur de tourner en rond. Aucun désordre, ni tourbillon ou vertige. Le ciel est bleu et satisfait car les gens sont assoupis. Il ne reste que moi. Je suis libre, prête à redécouvrir cette ville.

J’avais oublié à quel point les gens étaient charmants à Grenade. Ils semblent avoir tout le temps du monde pour t’aider ou t'offrir un sourire. Comme si le crépuscule, qui les fait renaître, leur paraissait lointain. On se situe. On est en septembre. Une prochaine saison est la porte. Elle semble pourtant si éloignée, elle aussi. Lentement, le temps est un instrument oublié.

Demain, je participerai à une conférence qui aura lieu à l’école de santé publique de l’Université de Grenade.  Je suis à 15 minutes à pied. Chez Marta et son fils Gael, un petit bonhomme de quatre ou cinq ans. Ils vivent un peu à l’extérieur du centre. Le quotidien, dans ce coin reclus, est rempli de chansons, d’enfants, de cris, de sons, de souvenirs tendres ou de chagrins. Et il y a une touriste. Qui arrache des « holà » à tout le monde.   

Le temps est indéniablement au ralenti. À 39 centigrades, le jour est dénudé. Il espère la nuit. Où la lune est transparente. Je vous le jure. 



En face d'un petit café où je me suis arrêté ce matin, dans la Cala de Mayor, a deux minutes d'où j'habite. 



Camino de Alfacer, en se rendant à l'université, pendant la siesta.


Toujours sur la route de l'université.


Petit café où l'on sert des tapas à 1,80$, près de l'université.


École de santé publique de l'Université de Grenade, que j'ai trouvée de peine et de misères.

vendredi 25 juillet 2014

Quand minuit sonne

Quand minuit sonne

Un autre 25 juillet qui est sur le point de s’éteindre. Au Proche-Orient, la bande de Gaza est bombardée. De partout dans le monde, on pleure les morts d’un avion abattu la semaine dernière dans l’espace aérien ukrainien. À la radio conservatrice américaine, le Canada est félicité pour ses idées. Pendant ce temps, derrière le haut de mes 35 ans, je m’interroge sur le concept même de la démocratie.

J’ai lu Karl Popper hier. Popper qui ne croit ni à l’astrologie ni à la pseudo-psychologie. Dans la préface française d’un livre écrit à la fin de la Seconde Guerre mondiale, il dit : « Je n’ignore rien des difficultés et des dangers inhérents à la démocratie, mais je pense pas moins qu’elle est notre seule espoir. Bien des exemples montrent que cet espoir n’est pas vain ».

Mes inquiétudes face à la démocratie mises à part, mes journées sont consacrées à des articles traitant de la santé publique. Est-ce que la santé est un bien appartenant à l’individu ou au gouvernement? Il me semble que la notion de santé, ainsi que celle du bonheur, est à la fois subjective et collective. Oui, la santé appartient à l’ensemble de la population. Je n’ai pas envie cette nuit d’argumenter. Je le ferai sûrement à l’examen d’août prochain. Des pensées traversent toutefois mon esprit. Les habitants de Gaza sont-ils heureux à l’aube de ce 26 juillet?

Il est presque minuit. J’écris à la plume. La plume qui me rappelle mon enfance. Mes amis me manquent. Ma famille me semble loin. Mel, dans l’autre chambre, est aussi à mille lieux. Par la fenêtre, le ciel est étoilé. La nuit, silencieuse, est parfaite dans ces incertitudes. Y’a-t-il des étoiles dans le ciel de Gaza?


Anthony, je crois que nous devrons défendre la liberté. Je souhaite vivre dans un monde humain. Je souhaite vivre dans un lieu où la justice triomphera, où tous les enfants auront le droit d’être éduqués. Est-ce que le bonheur est un choix? Mais expliquez-moi, c’est quoi la démocratie?  

mardi 10 septembre 2013

Les feuilles mortes

Bientôt, les feuilles mortes se ramasseront à la pelle. Comme l'ont chanté un tas d'artistes. À Montréal, pour l'instant, le temps est doux et paresseux. La pluie est fine, rendant dans son élan, nos corps transparents.

Montréal. Des profs qui savent tout. Des étudiants inexpérimentés. Jarry ou St-Denis. Miss Villeray. Monsieur. Madame. Mademoiselle. La burqa. Plus de burqa.

Ce matin, à la radio de Radio-Canada ou à Ici ou à la Première-Chaîne, il y a une jeune femme entrepreneure qui discute de son parcours. Celle-ci est à l'origine d'un concept innovateur. Lors de colloques, des riches hommes d'affaires ont l'occasion d'enfourcher des motos pour atteindre des vitesses se situant entre 120 et 150 miles à l'heure. Bref, cette jeune femme raconte qu'elle est passée à un cheveu de se suicider au début ou à la fin vingtaine. Ces détails m'échappent. À l'époque, elle décide d'allumer la télé et c'est Jeannette Bertrand et son émission qui l'empêchent de passer à l'acte. « Appelez une personne », qu'ils disent. Apparemment que c'est sa mère qui l'a écoutée. Sans aucun jugement, qu'elle précise.

Il y a bien évidemment Madame Bertrand qui est au bout du fil, en invitée surprise. On beurre peut-être trop épais. Tout n'est pas un tout. Mais bon, cette jeune femme parle de « sortir de sa zone de confort ». Je me dis qu'à chaque fois que je me suis laissé emmener dans des pays inconnus, la lune n'avait jamais éclipsé le soleil. Ou vice-versa. Une vie parsemée de petits plaisirs et de plus grands projets. Et s'il ne fallait pas attendre l'approbation des autres pour avoir le courage de rêver ?

Un jour, j'ai noté dans un calepin violet ces paroles de Sartre : « Aimer, est dans son essence, le projet de se faire aimer ». Le souhait que la vie, au contraire de cette magnifique chanson, cette fois-ci, ne sépare jamais ceux qui s'aiment.

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Il y a Léo et son éternel chapeau. Il y a aussi Marie-Anne avec son sourire, ses pantoufles et ses cheveux blonds. Deux êtres résilients. Qui préparaient de bons plats. Qui recevaient plein de visiteurs. Léo qui lit son journal et qui parle du gouvernement. Marie-Anne qui écoute l'horoscope à la radio et qui prépare son pain si délicieux. De grandes âmes. Mes voisins de gauche lorsque j'étais gamine. Mes grands-parents. Je m'étais promis de les saluer. La maison est vide maintenant. Elle qui me paraissait toujours si pleine de chansons.

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Enfin, Mel, il y a cet homme connu et que tu connais, qui a dit « Les folies sont les seules choses qu'on ne regrette jamais ». Il faut peut-être faire le rêve de devenir fou?

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À très bientôt.

Écrivez. Jouez de la guitare. Lisez. Peinturez. Rêvez. C'est quétaine, ringard. Mais ça rend, oh combien, le cœur léger. Et, lorsque le cœur est léger, le pénible devient fabulation. Alors, on décide de se lancer, en se balançant, dans des études folles.

Montréal, dans les environs de Beaubien et de Villeray




La maison de Léo et Marie-Anne, ils y ont élevé huit enfants


samedi 12 janvier 2013

Un hiver à Moncton

Il m'a pogné le goût d'écrire ce matin. Une envie de m'exprimer, installée bien au chaud, dans mon confort typiquement nord-américain.

Écrire, c'est thérapeutique, comme l'action d'aider quelqu'un, de se faire couler un bain, de marcher sur le bord de la mer. Lorsque l'étau se resserre, lorsqu'on croit courir vers le vide, laisser couler des mots remplit paradoxalement le coeur, l'âme. Un rappel que la terre tourne dans le bon sens.

Les trottoirs de Moncton sont enneigés. Il y a un bien sûr un bonhomme de neige au coin de la rue. Il semble se demander s'il sera toujours là demain, s'il faudra tout recommencer à zéro. J'aime l'hiver. Le froid, la neige, la nature qui semble sommeiller, les nuits illuminées. Oui, je crois que j'aurais été faite pour les pays nordiques. Pis après un hiver arrive un printemps. Un printemps qui rend l'hiver jaloux.

Après quatre mois d'errance, d'indifférence, de ballades les deux pieds sur terre avec la face inondée d'air pur, me revoilà de retour au travail. À faire à peu près ce que j'aime le plus au monde. Je me souviens avoir lu ceci sur le mûr d'un petit bar en Bretagne : « L'avenir appartient à ceux qui rêvent trop. ». Quétaine, oui, mais c'est moi. Un pied sur le bord d'un gouffre, une mélodie à l'esprit qui fait oublier quelle heure il est.

J'ai commencé des cours de guitare. La musique. Elle est également associée aux rêves. Depuis longtemps, je me dis que moi aussi, je dois faire partie du concert. Sinon, au moins, écrire un refrain nouveau.  

Je vous laisse avec Beaudelaire. « Le violon frémit comme un coeur qu'on afflige. Valse mélancolique et langoureux vertige. »


Je vous souhaite un bel hiver. (Sur la photo, rue Dominion, Moncton, 12 janvier 2013)


jeudi 15 novembre 2012

Pour une première fois

Difficile d'écrire ces dernières lignes. On se demande par où commencer. L'esprit est saturé de souvenirs, le but ultime est de les rendre immortels. Un peu comme si des mots nous servaient à revendiquer le bonheur.

La soirée d'hier, une cerise sur un gâteau européen. Je suis allée voir Les Hays Babies avec ma copine Katia. Ensuite, nous avons rejoint tout ce beau monde de Destination Nouveau-Brunswick sur une terrace. On a jasé. On a ri, surtout. Des Acadiens sur l'Avenue de la République à Paris. C'est assurément du « stir », comme dirait l'autre. Un plaisir doux pour les oreilles d'entendre parler chiac. Un baume sur le coeur de serrer dans ses bras des gens de « chez-nous ». Il y avait aussi le chanteur Antoine Gratton qui était là. Un beau et gentil garçon qui se disait probablement que ça aime le vin et que ça parle fort les Acadiens.

Passer deux jours dans le quartier République me réconcilie avec Paris. Je suis allée me balader dans Belleville plus tôt aujourd'hui. Je réalise que j'aime les quartiers populaires. Dans ces deux quartiers, Paris n'est plus froide, elle est excentrique. La cohabitation de gens de diverses cultures est selon moi la plus belle richesse d'une ville. Mélange d'idées, de moeurs, d'espoir. Je suis en train de m'éprendre de toi, Paris.

Tâche complexe, oui, que celle d'écrire cette dernière chronique. Voici une liste des événements, des sentiments et des anecdotes qui ont marqué mon aventure européene. Appelons-la « Palmarès  d'aventures vagabondes en Europe au début du 21ième siècle ». Tant qu'à être égocentrique.
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Palmarès d'aventures vagabondes en Europe au début du 21ième siècle

Le plus beau pays dans son intégralité : Portugal. Surtout pour ses habitants, qui sont remplis de chaleur et de douceur.

La plus belle ville à regarder : Édimbourg. Tu ne peux t'en lasser.

La ville où les gens semblent le plus blazés : Londres

La ville que je devrai apprendre à découvrir : Paris

Parmi les villes que j'ai visitées, celle que j'ai préférée en France : Marseille. Ma région française favorite : Bretagne

Les villes où je déménagerais demain : Barcelone et Édimbourg

Des coups de coeur pour Cadiz (une toute petite ville dans le sud-ouest de l'Espagne, baignée par l'Océan Atlantique), Howth en Irlande, Coimbra et Porto au Portugal

Ce que je vais le plus manquer de l'Europe : le style de vie, le café et le fromage Neufchâtel

Les plus belles expériences : le travail dans le vignoble dans le Beaujolais, le tour de moto dans les environs de Barcelone, la randonnée sur la presqu'île de Crozon en Bretagne, la découverte de la Provence, la balade en vélo et la visite du cimetière canadien à Bény-sur-mer et de la plage du débarquement, toutes les journées « molles » passées sur diverses plages en Europe

Ce qui a été le plus marquant : à quel point les humains peuvent être généreux. Je pense entre autres aux Belges que j'ai rencontrés un dimanche après-midi à Marseille et qui m'ont invité à venir les visiter. Je suis finalement restée 10 jours.

Ce qui a été le plus étrange : on est allé se balader Malcolm et moi sur une plage près d'Édimbourg la semaine dernière. Au bout de la plage, une imposante maison qui semble abandonnée. Elle donne littéralement la chair de poule. Je ne veux pas rester aux alentours de celle-ci. On part vite. On se perd dans un grand champ. Il y a plein de moutons. On retrouve finalement la route à la noirceur. Nos bottes et pantalons sont pleins de boue. Comme si on venait d'enterrer quelqu'un. Un scénario de film, oui.

Ce qui a été le plus angoissant : je me suis fait piquer mon porte-monnaie à Dublin. Je ne voulais pas l'écrire ici, j'ai un peu honte. J'étais SI fière de ne pas mettre fait voler pendant ces quatre mois. À la fin de ce genre de périple, je crois que tu finis par gagner un peu trop de confiance et que tu baisses quelque peu tes standards de surveillance de sacoche. Bref, Ryanair nous a envoyé un texto lundi nous disant qu'il y avait un risque de grève le 14 novembre, journée où je dois prendre l'avion pour revenir à Paris. Je les contacte. On me dit que s'il y a grève, je ne pourrai partir avant le 16 novembre. C'est le jour où je retourne au Canada. Merde. Court moment de panique. Il n'y a pas eu de grève, je suis revenue à Paris avec moins d'une Pounds, 40 Euros et 35 $ Canadiens. Merci à Sylvie et François d'avoir été là.

Je crois que j'ai économisé au moins 20 Euros en ne payant pas toujours les entrées de métro ou de bus. Je me suis fait contrôler une fois. J'ai joué la touriste naïve.

En arrivant au port de Dublin, je n'ai pas pris le bus dans lequel j'aurais dû embarquer. Le suivant et le dernier cette soirée, disait « Out of service ». Le chauffeur a vu mon air penaud et m'a dit en hochant la tête « get in ». Il m'a conduit au centre-ville dans son autobus qui était « out of service ».

Dans les auberges de jeunesse, tout le monde à le regard fixé sur son portable et personne ne se parle.

Les villes que j'aurais aimé visiter dans le cadre de ce voyage : Berlin et Istanbul

Le plus succulent repas que j'ai mangé : des tapas à Séville

Si je refais ce genre de voyage à nouveau, je préparerai mes déplacements un peu plus à l'avance. J'aurais économisé beaucoup d'argent de cette façon.

Je suis la première à dénigrer notre gouvernement. Je crois qu'un peuple doit constamment se questionner, se remettre en question, se mobiliser. Comme on l'a fait au Québec ce printemps. Ceci dit, j'étais vraiment surprise de la réaction des gens à la réponse au fameux « Where are you from ? » Lorsque tu réponds que tu es Canadien, les gens veulent systématiquement devenir ton ami.

Écrire, c'est comme prendre un bain, ça fait du bien.
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Voilà, ce voyage m'a fait réaliser la nécessité d'avoir des rêves dans la vie. En tant que personne, en tant que peuple. Mon père m'a appris ceci. Je m'assurerai de transmettre cette vision aussi si j'ai des petits un jour. Il faut être humble et croire en les personnes. Lorsqu'on est aimable avec les gens, un retour heureux se produit. Tout ceci est simpliste, mais c'est ça.

Ironiquement, ce voyage m'a donné le goût de voyager, de découvrir des lieux plus déstabilisants encore. Je désire partager à nouveau des moments magiques avec des inconnus. J'ai le goût de regarder le soleil se coucher sur un continent qui m'est inconnu.

Ceci n'est pas la fin. Il y aura d'autres conquêtes. Elles seront un autre début, une autre première fois.

Je suis tombée sur du Dickens aujourd'hui. Je vous laisse là-dessus.

« It was the best of times, it was the worst of times, it was the age of wisdom, it was the age of foolishness, it was the epoch of belief, it was the epoch of incredulity, it was the season of Light, it was the season of Darkness, it was the spring of hope, it was the winter of despair, we had everything before us, we had nothing before us, we were all going direct to heaven, we were all going direct the other way - in short, the period was so far like the present period, that some of its noisiest authorities insisted on its being received, for good or for evil, in the superlative degree of comparison only. »

Les photos :
 
Édimbourg


 
La maison hantée de Queensferry
 
 

Queensferry


Malcom à Queensferry


Sylvie et Stéphi en Irlande






samedi 10 novembre 2012

Repenser la naïveté

Il vient des moments dans la vie où on se demande quelle sera la suite logique, ou non, des événements. Je frappe ces mots quelconques d'un trait, sans vraiment réfléchir. Il reste six jours à ce modeste récit.

Mes proches savent à quel point je vis intensément. À un niveau tel, que cette façon d'interpréter le quotidien peut sembler naïve à l'égard des plus pragmatiques de ce monde. Mon leitmotive : nous ne vivons qu'une seule vie, mais celle-ci suffit. L'essentiel est peut-être de faire de notre mieux, de laisser notre coeur s'épanouir. Un privilège, en quelque sorte, d'avoir les capacités physiques et mentales de voyager, d'apprendre, d'aimer. Ne jamais l'oublier. Voilà un colossal défi.

Vivre dans un sac-à-dos d'une quinzaine de kilos pendant quatre mois, équivaut à remettre plusieurs concepts, qui sont intériorisés à l'intérieur de nous depuis ce qui nous semble toujours, en question. Une leçon d'humilité. Vivre de la bonté de parfaits inconnus pousse également à l'interrogation. Et si l'ouverture à autrui impliquait un échange entre nous-même et cette personne? Un retour de confiance. Idyllique, non, de croire à cette possibilité en 2012?

J'écris ces mots quelconques d'Édimbourg. Une ville que les visiteurs, dont je fais la connaissance, décrivent comme étant magique. On s'y sent léger. On veut y respirer l'air. À la rigueur, on veut y vivre. Un privilège de plus que de celui de finir ce voyage dans un endroit où le coucher de soleil de novembre est époustouflant.

Afin de rajouter au côté mystique de notre séjour à Édimbourg, Sylvie et moi résidons chez Malcolm, un gars de San Francisco quelque peu excentrique. Depuis juin, il accueille des voyageurs chez-lui. Une auberge de jeunesse revisitée. Sont passés depuis quatre jours: un couple charmant d'Américains d'une quarantaine d'années de Seattle, une jeune Allemande qui y est toujours, une fille de Taïwan, deux gars d'Uruguay, deux autres Américaines de Boston et finalement un Ontarien. Disons que ça prend une certaine générosité, ou plutôt, une générosité certaine, pour accueillir tout ce monde.

Le temps et l'argent me manquent. Je revisiterai un jour l'Irlande et l'Écosse. Les habitants y sont si accessibles, les paysages si fabuleux.

Voilà, vous pouvez vous assurer que j'ai goûté tous les moments de ces quatre derniers mois. Je constate que ces lignes sont probablement le plus bel exemple de candeur. Qu'importe, je suis ici, en train de vivre. Je crois qu'il faut repenser le concept de naïveté.

Difficile de faire le tri des photos. Certaines de l'Écosse, parmi d'autres :

Queensferry              




Édimbourg




Chez Malcom : Angie, à l'ordi; Ana, au piano; et Malcom, dans sa chaise


Stirling