dimanche 14 octobre 2012

Amours imaginaires et Océan

Les rayons du soleil sont tout sauf timides. Un homme s'est assoupi sur ce qui semble faire office de coussin, dans un coin, à l'ombre. Je lis un livre. Un garçon volubile s'installe à mes côtés. Je tente quelques mots en espagnol. On improvise une conversation. Il s'appelle Guillerme et il a huit ans. Il se blotti contre moi, me prodigue des marques d'affection. En dépit de la différence d'âge, je crois qu'il est amoureux. Amour imaginaire. On est en Espagne. Aucune barrière n'est infranchissable.

La rencontre d'autant d'enfants dans une auberge de jeunesse est un événément rare. Ils sont en effet une trentaine d'entre eux, accompagnés de presqu'autant d'adultes. Si j'ai bien compris, les membres de ce joyeux régiment font partie d'un club d'aviron d'une ville située à 300 kilomètres de Séville. Ils profitent du canal de cette destination touristique le temps d'une longue fin de semaine.

Cádiz. Cité idyllique bordant l'Océan Atlantique. En octobre, les touristes se font plutôt rares. Dès lors, la ville est enveloppée d'une quiétude qui fait l'étranger ralentir le pas. Un effet caracol. Dans la poitrine, un enchaînement de sentiments sans limites. Et si cet étourdissement était lié à la dépendance à l'Océan? Une liaison à laquelle il serait impossible de s'arracher, même d'un autre continent?

J'ai entre autres fait la rencontre d'une Américaine et d'un Indien à Cádiz. Deux êtres brisant tous les clichés établis. Rachel vit à New York où elle travaille pour Reuters. En soirée, elle devient humoriste et elle chante dans un groupe Hip-hop. En ce qui a trait à Aditya, il vient de quitter son travail d'ingénieur. Il est anodin de rencontrer un Indien faisant du « back-packing » eu Europe. Aditya me raconte l'Inde, le mariage forcé de sa soeur, auquel y ont assisté 1500 convives. Échanges avec un poète, dont le désir le plus cher est de devenir psychiatre. Révolutionnaire de 24 ans, allant à l'encontre des valeurs de la société dans laquelle il a grandi. Hier, en remontant sur la terrace de l'auberge, il me dit « Je viens d'annoncer à mes parents que je ne vivrai plus chez-eux à mon retour. Avant le mariage, ça ne se fait pas dans mon pays. »

Il me reste un petit 48 heures en Espagne et un dernier mois en Europe. Si l'avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt, et bien, instinctivement j'ai le sentiment que le bonheur penche peut-être du côté du flâneur.

Les photos : À Cádiz, à Cádiz avec Aditya et marché de Cádiz








Dans les rues de Séville



Toute la journée hier, partout dans Séville, on a célébré la fête de Notre-Dame-du-Rosaire (j'espère que ne fait pas erreur avec le titre de la célébration.) Dans la première photo ci-dessous : la vue de de l'événement de la salle de bain de l'auberge vers 18h-19h. La deuxième photo : l'espèce de cortège transporté par une douzaine de personnes avançant à pas de souris. Apparemment que les porteurs ont quelque chose à demander à Dieu, comme la guérison d'un membre malade de leur famille. Sur la troisième photo : le groupe revenant à l'église vers 22 h 30 après s'être promené en ville. Une fanfarre a joué pendant toute la cérémonie un air solonnel. On se serait cru dans la scène de mariage du film « The godfather ».      










3 commentaires:

  1. Incroyable mama! Cadiz, et bien, c'était le PARADIS. Je t'embrasse!

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  2. Tu as une tres belle ecriture Stephanie :) merci de m'avoir fait partager tes voyages :) continue ton histoire de vie! La vie est plus grande que celle qui ne fait que regarder par ses yeux, il faut aussi toucher, entendre et sentir l'odeur de l'inconnu pour mieux s'approprier les differences , celles qui font que la vie est d'une beaute si distincte. Les voyage forment la sagesse xxx

    Danie Frenette

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