jeudi 18 octobre 2012

Espagne ou nostalgie difficile à refouler

Quitter l'Espagne, c'est comme quitter quelqu'un dont on est tombé follement amoureux. Ça pogne à la gorge, au coeur. On se demande si le vertige, dans le cadre d'une prochaine fois, sera aussi grand. Difficile de mettre la main sur des mots précis face à la manifestation de ces sentiments étranges et singuliers vis-à-vis une place, un moment, un passage.

Je suis de retour à Rouen depuis hier. J'ai tout mon temps pour écrire. Une journée idéale, en effet, pour se laisser flotter dans la mélancolie. Disons que le retour du pays du flamenco à été (un peu) brutal. Un Paris gris et froid m'attendait malicieusement au détour. Même la météo du jeudi 18 octobre se veut ironique  : « Journée maussade. Pluies et vent fort au programme. » Ah, ces Français et leur foutu symbolisme.

J'ai vu mon amie Katia à Paris. Une fille de Caraquet avec qui je suis allée à la polyvalente. Dans un bar près de la place de la Bastille, on se remémore des souvenirs communs. On échange sur le voyage. Elle me dit que son copain et elle ont également visité l'Andalousie. Qu'elle aussi, a ressenti de vives émotions en quittant ce lieu magique ainsi que d'autres pays comme l'Irlande. Finalement, en l'écoutant, je me dis que partir à l'inconnu, c'est faire un retour vers l'essentiel.

Outre les discussions aux petites heures du matin durant le festival acadien, je n'avais pas revu Katia depuis une dizaine d'années, au moins. Hier midi, elle m'a accompagnée à la Porte d'Orléans où je devais me rendre pour monter dans une voiture qui me ramenerait à Rouen. On se met à l'abri de la pluie dans une cabine téléphonique. Elle me prête sa carte d'appel. Après quelques vaines tentatives, je réussis finalement à rejoindre le gars du co-voiturage. On se dit à « une prochaine fois ». Lorsque tu voyages seule sur un autre continent pendant quelques mois et que tu débarques tout juste d'une Espagne ensoleillée et enivrante et que le temps dans la ville lumière est justement maussade, la perspective d'avoir une vieille connaissance à tes côtés pendant ces quelques instants fait tout simplement du bien.

Voilà, les jours, les nuits sont comptés. Je serai de retour dans les rues de la ville du rock en novembre. Un été aura passé et les feuilles seront tombées. Je jette un coup d'oeil furtif au contenant de crème solaire reposant, inutilement, sur le bureau. Cette journée me permet effectivement de donner un libre cours à ma nostalgie.

Quelques images de Barcelone :






Avec mon ami Alex, dernière journée en Espagne



         

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